LES FILMS DE PHILIPPE VALLOIS

LES PHALÈNES

Deux filles un peu fofolles décident d’improviser une fête en invitant des inconnus au hasard des rencontres.

Comment ces gens qui ne se connaissent pas vont-ils se comporter ?... Ce premier long métrage d’un nouveau venu dans le cinéma relève plus du psychodrame que de la fiction. Malgré la bande son pas toujours de bonne qualité, le spectateur est ému et touché par la sincérité de ces gens. Le jour naissant rend ces compagnons d’une nuit à leur cauchemars... et, tels les phalènes, après avoir tournoyé autour de la lumière, ils trouvent la mort au petit jour.

JOHAN

Premier film français ayant abordé frontalement l'homosexualité alors qu'elle était encore pénalisée.

Un jeune cinéaste, inspiré par l'amour qu'il porte au beau et inquiétant Johan, décide de le mettre en scène. Mais Johan est arrêté et envoyé en prison juste avant le tournage. En panne d’interprète, le cinéaste tente de le faire revivre à travers le milieu homosexuel et les rencontres d’un soir. Malgré les conventions aliénantes du ghetto, le cœur a encore sa place et l'amour de deux êtres peut encore triompher.

NOUS ÉTIONS UN SEUL HOMME

En 1943, dans le sud-ouest de la France, Guy, un jeune forestier au comportement étrange, recueille et cache dans sa ferme un soldat allemand blessé : Rolf. Guy se prend d'affection pour son visiteur et l'empêche de rejoindre son armée.
Un grand classique du cinéma Gay ayant reçu de nombreux prix.

HALTEROFLIC

Un jeune flic frèle et timoré mène auprès d'une épouse maman une existence douillette. Il se voit un jour charge d'une enquête peu ordinaire. Un culturiste africain a disparu dans l'église désaffectée de Pigalle où il s'entraînait ; des soupçons pèsent sur l'athlète grec occupant des lieux. Pour entrer en contact avec le Grec, le jeune flic consent à s'initier au culturisme. Pendant ce temps, son collègue déguisé en travesti fait le guet à l'extérieur. Tout en menant son enquête, le jeune flic consent à subir une douloureuse initiation de la part de la brute, ce qui va l'aider à surmonter ses peurs enfantines.

HUGUETTE SPENGLER, ma patrie la nébuleuse du rêve

C'était en 1977, Philippe Vallois était très jeune, il croisa cette femme à Paris, passage Vivienne où elle habitait. Il fut totalement séduit pas son style, sa sensibilité, ses histoires, ses créations et son excentricité. Elle apprécia l'intérêt qu'il lui portait. Dès lors, il n'eut de cesse de vouloir faire un film sur elle. Les producteurs n'étaient pas intéressés. En 1980, on lui a prêté une des  premières caméras vidéo VHS et il a commencé à la filmer. C'est grâce à ce premier tournage que l'INA a rejoint ce projet.

L’ÉNIGME DES SABLES

Un club de cinéastes amateurs part, caméra en main, dans le Sud Marocain afin d’y faire du cinéma. Pendant cette expédition, une des leurs, la belle Fanette est mystérieusement assassinée entre deux prises de vues.

Pour mener à bien son enquête, un inspeteur futé se fait projeter les œuvres prometteuses... Nous découvrons ainsi le voyage, la victime pleine de vie, et tous les suspects, car chacun dans le groupe avait ses raisons d’en vouloir à la victime. 

Hommage rendu à la fougue qui anime tout cinéaste amateur, et à la poésie naïve et parfois délirante qui se dégage de ces œuvres de l’ombre. À la fois ironique et poétique, ce film est aussi une leçon de cinéma.

NIJINSKI, la marionnette de Dieu

1919 : Alors qu'il bascule progressivement dans la folie, le danseur Nijinski évoque les moments importants de sa vie. Dans un univers baroque et expressionniste, la divine marionnette se produit dans un ultime show où les personnages secondaires ont pour nom Diaghilev, Isadora Duncan, Auguste Rodin, Stravinsky, Léon Bakst. Le danseur Eric Vu-An qui interprète Nijinski est une bonne raison pour ne pas rater ce film.

LES MERCREDIS DE LA CHALOUETTE

Durant l'hiver 1993-94, Philippe Vallois s'est rendu tous les mercredis dans une maison de retraite médicalisée pour y créer une animation vidéo. Il filmait les pensionnaires avec une petite caméra, puis il leur présentait les enregistrements sur une télé. Le fait de se retrouver sur l'écran sortait curieusement les pensionnaires de leur torpeur. Et, peu à peu, ils entretenaient une relation de toute confiance avec Philippe qui les filmait en toute amitié. Nous découvrons ainsi leurs peurs, leurs obsessions, leurs regrets, leur révolte, leur sérénité et aussi leur bonne humeur face à l'adversité. Un film fort et terriblement humain.

On dansait sous les bombes

En 1994, le réalisateur accompagne le photographe de guerre Christine Spengler au Liban. Malgré la paix revenue depuis peu, ruines et trous d'obus donnent à la ville une dimension surréaliste. Philippe Vallois, imprégné d'un deuil et d'un drame personnel, s'identifie à la souffrance environnante. Il s'évade seul dans les quartiers bombardés où les les laissés pour compte de la guerre survivent dans le dénouement le plus total. C'est cette faculté de résistance au malheur, et cette soif de résilience, point commun entre le cinéaste et les défavorisés qu'il rencontre qui fait toute la force de ce film. 

ON M'APPELLE LA VALSE

La pétillante Marthe Keller incarne ici La Valse et, telle une grande diva, elle nous livre ses mémoires. 

Show luxuriant en partant d'une boîte à musique. La Valse évoque ses origines, nous raconte ses heures de gloire et témoigne de façon emblématique des bouleversements sociaux qui ont agité le XIX^e et le XX^e siècle européen.

UN PARFUM NOMMÉ SAID

Alors qu’il tourne un documentaire à Marrakech, Gérard dirige sa caméra sur un jeune Marocain : Saïd. Un coup de cœur s’en suit qui fait courir Gérard aux quatre coins du Maroc, à la poursuite d’un “amour-mirage”. Attiré par l'occident et Gérard son représentant, Saïd offre son corps d'athlète et ses sentiments empreints de poséie. Dans la beauté des paysages, on assiste à la fascination et à l’incompréhension culturelle entre les deux hommes. Documentaire, journal intime, conte, fiction, s’imbriquent pour cerner la réalité d’un parcours amoureux.

LES VOILES DE LA PAIX

Kamellia, une danseuse du ventre professionnelle va enseigner son savoir en Israël. Tourné à Jérusalem et dans ses environs, le film raconte à travers des témoignages des danseuses juives et du musicien arabe, d’extraits de spectacles et des scènes de vie, comment la musique et la danse peuvent être un élément déterminant du rapprochement de peuples en conflit.

On peut voir dans la démarche beaucoup d'humanité et un symbole de paix possible.

LE VOYAGE DE L’HIPPOCAMPE

Marc, propriétaire d’un joli manoir en Normandie, est atteint d’une forme de démence. Il perd le sens des mots et voyage en imagination en Asie où il a eu sa vie professionnelle. Son épouse le confie quelques temps à un voisin qui tente de percer les mystères troubles de son passé. (Nous voyageons avec lui dans ses souvenirs du Laos, Vietnam et Thaïlande.) Pour quelle raison durant ses voyages était-il toujours entouré de jeunes hommes et plus particulièrement d'enfants ?

Pour interpréter le malade, Philippe Vallois a reproduit le comportement d’un de ses amis atteint de la même forme de démence, et dont il s’est occupé pendant trois mois.

ZEUS LE CHAT

Clément, un professeur, part à la retraite, et se retrouve seul chez lui en compagnie de son chat, Zeus, au caractère peu facile. Un soir, le félin prend soudain forme humaine pour s'entretenir avec son maître. Il veut le distraire dans sa solitude mais aussi l’aider à accepter ses véritables attirances sexuelles.

Une œuvre loufoque et drôle en apparence, mais qui traite, en profondeur, la difficulté d'assumer sa vraie personnalité.

LE BAGAGE ULTIME

Après la mort de sa mère, le réalisateur Philippe Vallois se rend dans sa maison au Maroc. Il reprend alors ses images d'archives personnelles (films, vidéos, photos de famille, témoins de ses souvenirs) pour en faire un montage qu'il mettra dans une disquette mémoire, et qui l'accompagnera dans son dernier voyage.

« Le bagage ultime est du pur Philippe Vallois : film baroque, avec liberté de ton, de forme et de construction, un humour plein de vitalité au service d'une réflexion tendue sur la mort, la mémoire et la vie. » (Cati Couteau, cinéaste).

L'ADIEU À MOUSTAFA 

Une semaine à deux dans le Morvan, tel est le projet de Francis et Sofiane. L'objectif de cette retraite ? Sofiane doit y raconter sa vie de travailleur du sexe sans papier à Francis qui doit la retranscrire. Pour le septuagénaire, Francis, ancien gigolo lui-même, c'est l'occasion pour passer quelque temps avec le jeune homme dont il loue parfois les services. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu...

« Philippe Vallois fait preuve, une fois encore, de son inventivité, de son sens de l’improvisation et de sa fantaisie. L’Adieu à Moustafa fait revivre avec justesse la vie gay à Paris dans les années 70, et évoque avec une sacrée franchise l’âge qui vient et la sexualité qui devient plus difficile. L’une des dernières séquences, symbolique fellation au mystérieux Moustafa du titre, en est une savoureuse illustration."» (Didier Roth-Bettoni).

DISSIDENCE

Profitant du confinement de 2020, l’auteur revient sur une autre épidémie… Au début des années 90, le Sida fait des ravages. Après avoir perdu son compagnon, le cinéaste, séropositif, décide de participer à un essai thérapeutique clandestin proposé par le professeur Andrieu à l’hôpital Laennec. Le chercheur accepte de se laisser filmer et de se confier à son patient. Une amitié profonde se noue peu à peu.

Est-ce grâce au médicament testé que le patient a tenu bon malgré ses 35 T4 quand arriva trithérapie ? On n’a pas la réponse. Une chose est certaine : C’est grâce à sa conviction de participer à une grande aventure scientifique qu’il a pu surmonter les épreuves et angoisses qui ont jalonné sa vie de condamné.

L'ÉTERNELLE RENCONTRE

Mai 1973 : En rentrant en stop du festival de Cannes, Jean-Jacques, un jeune auto-stoppeur hétérosexuel, plutôt homophobe, est égaré dans les montagnes des Cévennes. Il trouve refuge chez un monsieur âgé qui, non seulement avoue son homosexualité, mais prétend être Jean-Jacques des décennies plus tard.

Philippe Vallois, volontiers décrit comme un franc-tireur, cultive depuis les années 70 un cinéma inclassable, qui présente des personnages audacieux et une vision décomplexée de l’homosexualité. Avec L’Éternelle rencontre, il nous offre une comédie SF, existentielle & philosophique aussi ludique que provocante, inventive qu’hilarante. Rempli de vitalité et de clins d’œil cinéphiles, cet OVNI filmique est servi par un impayable duo d’acteurs : Philippe Vallois lui-même et la jeune révélation Alexis Sageot, formidable de candeur et de naturel. (Festival Chéries chéris).